La Garden Party a lieu aujourd’hui,
avec ses invitations pour le bal des débutantes,
Les arrivistes cirent les pompes,
les fils rebelles ont à nouveau des pères,
Crânes d’œuf crispés et tapirs en rang d'oignons,
brutalement arrachés à leur coma,
Voici revenu le temps du massacre
sur les pelouses qui bordent les eaux de la paisible Cam.
A nouveau, les bouchons de champagne tirent sur le soleil,
A nouveau, les hirondelles sont chassées par les violons,
A nouveau, mitraillées par Strauss,
elles boudent sous des avant-toits en ruine.
Les apéritifs consommés en masse
exposent leurs propriétaires sur les pelouses
Les couples flânent dans les cloîtres,
les sangsues du beau monde citent Chaucer.
Fils de médecin, fille de Pasteur…
Où ? Pourquoi pas ? Devraient-ils?
S’il vous plaît, ne vous allongez pas dans l’herbe,
à moins d’être accompagné,
Puis-je être si impudent et suggérer Othello ?
Canoter sur la Cam est follement amusant, disent-ils,
Faire la chasse à courre sur les coteaux,
Oh venez donc je vous prie, disent-ils,
Rien de tel que le rugby, ça c’est un sport d’hommes, disent-ils.
Je canote, je chasse, je me saoule, allongé, je titube,
Je baise,
Alors soyez les bienvenus, c’est une Party !
Angie trace à la craie une autre blague obscène,
mère sourit, elle l’a fait aussi.
Papotages et ragots fusent,
les poseurs posent et les journalistes flashent.
Sourires pollués par un charme feint s’agrippent aux armoiries,
Son carnet mondain maintenant rempli,
on retourne se fondre dans la foule.
Putain, quelle foule !
Canoter sur la Cam, oh venez donc je vous prie, disent-ils,
Chasser sur les coteaux, oh venez donc je vous prie, disent-ils,
La Garden Party a lieu aujourd’hui, disent-ils,
Oh venez donc je vous prie, oh venez donc je vous prie, disent-ils.